Donner un feedback à une personne que l’on connaît ou bien à un membre de notre équipe n’est pas une chose facile.
Nous pouvons rapidement tomber dans le jugement sans le vouloir, laisser nos émotions parler pour nous, ou encore penser que nos messages sont clairs bien que nous n’avons à aucun moment utilisé d’éléments factuels.
Vous avez la volonté d’améliorer votre communication, de faire avancer les choses avec vos collègues et votre manager mais vous observez qu’aujourd’hui, malgré vos efforts, les choses ne s’améliorent pas et ce sans réellement comprendre pourquoi ?
Vous aimeriez inciter vos équipes à donner davantage de feedback mais aussi leur faire savoir que recevoir un feedback s’apprend également, et vous ne savez pas par quoi commencer ? Vous êtes au bon endroit.
Voici un déroulé d’atelier qui vous permettra de devenir l’AS du feedback.
1ère Étape : Le langage non verbal
Formez des binômes.
Séparez les binômes en deux. Vous allez donner des consignes différentes à chacun des personnes du binôme, mais sans leur dire.
Prenez un groupe à l’écart, dans l’idéal sortez de la salle et communiquez-lui la consigne suivante :
« Votre binôme va vous parler d’un sujet, vous devez montrer de manière significative votre désintérêt. Manifestez votre ennui. Votre non-verbal doit être explicitement négatif. »
Pour le groupe restant dans la salle, donnez-lui la consigne ci-après :
« Racontez à votre binôme une passion ou une actualité. L’idée c’est que vous lui en parliez 1 à 2 minutes minimum. »
Une fois que les consignes ont été communiquées, demandez aux personnes qui ont parlé de leurs passions ou d’une actualité de donner leur ressenti sur l’échange qu’ils viennent d’avoir.
Questions à poser :
« Comment vous êtes vous senti(e) pendant cet échange ? »
« Qu’est ce qui vous a manqué ? »
« Selon vous quels sont les éléments qui permettent de déterminer si la personne en face de nous est réceptive ou pas ? »
Ce que l’on retient :
Dans toute communication, le non-verbal et la posture représentent des éléments tout autant essentiels que les mots.
Partie 2 : Les émotions
Vous utiliserez ici des cartes situation. Chaque carte est composée d’une émotion à jouer, ainsi que le descriptif d’une situation.
Distribuez les cartes afin que chaque personne ait à jouer une émotion dite « positive » et une émotion dite « négative ».
L’objectif pour le reste des participants et d’identifier l’émotion jouée. Après avoir joué l’ensemble des situations, demandez au groupe ce qu’il a observé pendant l’activité.
Ce que l’on retient :
Il est presque impossible d’identifier du premier coup et précisément l’émotion d’une personne.
Chacun interprète à sa manière les situations qui se présentent à lui. Car nous avons tous une manière propre d’exprimer nos émotions.
Quand nous faisons des interprétations, cela entraîne une mé-communication qui peut amener à des conflits.
Ainsi lorsque nous n’explicitons pas ce que nous ressentons, pensant que c’est d’une évidence implacable, nous prenons le risque d’entrer en mé-communication.
Partie 3 : Observation Vs Jugement
Demandez à l’équipe de se mettre debout devant le facilitateur et à chacun de se positionner selon son avis :
A droite : « Je pense que c’est un jugement »
A gauche : « Je pense que c’est une observation »
Lisez les phrases, tirées du livre “ Les mots sont des fenêtres (ou bien des murs)” de Rosenberg :
> « Hier , Sophie était en colère contre moi, sans aucun raison » (jugement)
> « Michel travaille trop » (jugement)
> « Camille ne m’a pas demandé mon avis pendant la réunion » (observation)
> « Il arrive souvent que mon fils ne se lave pas les dents » (jugement)
Demandez aux membre du groupe de justifier leur choix. Si l’équipe considère que la phrase est un jugement, demandez aux participants de reformuler cette dernière afin qu’elle ne soit plus un jugement.
Recueillez au fur et à mesure les remarques des participants et apportez des explications leur permettant de bien faire la distinction entre un jugement et une observation.
Ce que l’on retient :
Une observation est précise. Elle ne condamne pas positivement ou négativement. Il s’agit de faire une observation, sans supposition, interprétation ou diagnostic personnel ou collectif.
Un jugement étiquette, critique, range dans des cases positives ou négatives. Le jugement laisse la place à l’interprétation et aux croyances personnelles.
Avant de passer aux étapes 4 et 5 vous permettant d’accéder au rang d’AS du feedback, prenez bien le temps de vous approprier ces trois premières étapes : observer plutôt que juger ou interpréter, comprendre ses émotions, les lire, les décrire, et enfin être à l’écoute de l’autre.